Action de l’Union syndicale étudiante concernant les nouvelles conditions d’accès aux allocations d’études – 23 mars 2017
Jeudi 23 mars au matin, l’Union syndicale étudiante, membres des Jeunes FGTB, a déployé une banderole « Nouveaux critères, étudiant-e-s précaires » sur le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de sa campagne dénonçant les nouvelles conditions d’accès aux bourses étudiantes appliquées depuis octobre dernier par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Les étudiant-e-s ont également remis symboliquement au Gouvernement les témoignages récoltés auprès d’étudiant-e-s concerné-e-s.
Depuis octobre dernier, les critères de bourses ont changé : la fixation de seuils minimaux de revenus, la globalisation des revenus du ménage de l’étudiant-e, la non-prise en compte des situations familiales particulières, ainsi qu’une mauvaise prise en compte des situations de colocations étudiantes. Ainsi, une étudiante raconte : « Un de mes oncle est aussi domicilié chez nous et, comme moi, touche le CPAS. Du coup, ses revenus ont été pris en compte quand j'ai fait ma demande de bourse. C'est scandaleux, ses revenus à lui ne me bénéficient en aucune façon. »
Nous dénonçons particulièrement le flou dans lequel le Ministre Marcourt place les étudiant-e-s en changeant les critères en cours d’année académique. Par exemple, celui-ci a maintenant promis de revenir sur la globalisation des revenus (mesure prise en octobre 2016) qui touchent les frères et soeurs, les grands-parents et les colocations. Ces revirements tardifs impliquent qu’aujourd’hui de nombreux-ses étudiant-e-s n’ont toujours pas vu leur demande traitée et n’ont pas encore reçu leur bourse.
Ces changements surviennent dans un contexte plus large où les étudiant-e-s sont confronté-e-s à de nombreuses dépenses dans leur vie quotidienne : logement, nourriture, loisirs, transports et matériel d’études. Pour que toutes et tous puissent réaliser des études et s'y consacrer pleinement, des conditions de vie décentes et donc la capacité de faire face à ces dépenses sont une nécessité.Or, certain-e-s étudiant-e-s sont désormais contraint-e-s de travailler pour subvenir à leurs besoins : « je vais devoir travailler pour pouvoir faire mes études puisque je viens d'une famille monoparentale et ma mère ne sait pas payer mon minerval ni les frais engendrés par mes études. » Le nombre d'étudiant-e-s recourant au CPAS explose. Alors qu’ils et elles n’étaient que 5,9% de l’ensemble des bénéficiaires en 2003, ils et elles en représentent 12,8% en 2014 (soit 13.968 étudiant-e-s bénéficiaires).
Dans ce contexte, nous sommes alarmé-e-s par les conséquences de ces nouveaux critères sur l’accès à l’enseignement supérieur pour les étudiant-e-s issu-e-s de familles précaires et sur l’accentuation des inégalités déjà largement présentes dans l’accès à l’enseignement supérieur.
L’Union syndicale étudiante s’oppose à l’injustice et aux inégalités dans les études supérieures et réclame un enseignement public, gratuit, critique et populaire !