Campagne Malfrap : féminismes de gauche

Les Malfrap, la commission non-mixte de l’Union syndicale étudiante lancent une campagne sur les féminismes de gauche. Elle a été lancée à la fois en réaction à la montée du féminisme libéral, réformiste et surtout très individualiste, au sein du campus mais aussi ailleurs, comme sur les réseaux sociaux. Mais aussi pour faire connaître d’autres types de féminismes.

Tout d’abord, il faut préciser qu’il n’y a pas qu’un seul féminisme de gauche. Les féminismes sont complexes et en constante évolution, interrogation et ré-interrogation. Le féminisme matérialiste, le féminisme que nous prônons, est un courant qui a émergé en mai 1968, avec le MLF (Le mouvement de libération des femmes), et qui fait le constat de l’existence de deux classes de genre : une classe d’hommes et une classe de femmes, qui sont en lutte. On retrouve ainsi le même paradigme que la lutte des classes. En résumé, la classe des femmes est dominée par la classe des hommes. On peut parler de classe à partir du moment où certaines conditions objectives et matérielles sont partagées par un même groupe, ce qui est le cas du groupe des femmes.

Notre féminisme se veut révolutionnaire et non pas réformiste, il n’a pas pour but uniquement l’égalité juridique des sexes, mais une libération des femmes ; la fin du patriarcat et l’abolition du genre. La représentativité dans les médias, le parlement et autres, c’est important, mais ce n’est pas suffisant.

En ce qui nous concerne, on ne veut pas plus de présidentes pour appliquer des politiques néo-libérales. On ne veut pas plus de patronnes pour exploiter des travailleuses et on ne veut pas plus de policières pour réprimer des manifestantes.

Notre campagne a démarré avec la projection du film « Made in Dagenham », qui raconte la grève des femmes menées par les travailleuses de Ford en Angleterre, en 1968. Leur principale revendication était l’égalité des salaires entre hommes et femmes. Nous organisons également une conférence qui aura lieu à la rentrée 2017, et qui porte sur les féminismes de gauche en tant qu’alternative au féminisme libéral.