Fermer les universités pour économiser du chauffage, ou comment faire payer la crise aux plus précaires
Plusieurs universités (à Strasbourg par exemple (1)) ont décidé de fermer pour une ou deux semaines supplémentaires et de mettre en télétravail les étudiant.es et les employé.es afin de réduire les dépenses liées au chauffage et a l'électricité.
Sauf que, fermer les universités, c'est creuser des inégalités déjà existantes. C'est penser que tout.es les étudiant.es auront le même cadre d'étude - alors que l'on sait pertinemment que ce n'est pas le cas. C'est donc potentiellement obliger les étudiant.es les plus précaires à travailler chez eux, dans le froid, quand certain.es ne possèdent même pas de PC ou de connexion internet. Les conditions pour réussir ne sont donc pas idéales, surtout quand on sait que ces mêmes conditions d'études ont un impact direct sur la réussite (2) (voir graphique à la fin).
C'est faire peser sur les étudiant.es et les professeur.es des "frais de chauffage et d’électricité qui devraient être à la charge de l’employeur" (1), comme le rappellent les organisations syndicales. Apparemment, nous n'avons pas les mêmes priorités.
C'est un encore une fois un exemple frappant du sous-financement de l'enseignement supérieur. Il faut un refinancement structurel de l'enseignement supérieur, à la hauteur de nos besoins, et il le faut maintenant.
Nous serons présent.es le 9 novembre dans la rue pour faire porter nos revendications concernant le blocage et la baisse des prix de l'énergie et pour une augmentation des salaires, ainsi qu'un salaire étudiant.
1) https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/09/19/l-universite-de-strasbourg-compte-fermer-ses-portes-deux-semaines-cet-hiver-face-aux-prix-de-l-energie_6142304_3224.html#xtor=AL-32280270-