Scandale à l’ULB : après s’être trompé dans l’application du décret, le jury rajoute une année d’étude aux étudiant·e·s deux jours avant la date limite
Communiqué de presse de l’Union syndicale étudiante
Les étudiant·e·s en master de gestion de l’environnement à l’ULB issu·e·s de hautes écoles s’indignent de l’allongement soudain de leurs études. Victimes d’une erreur de leur jury, iels se voient imposer une troisième année de master alors qu’iels pensaient s’engager pour un master de deux ans avec seulement 20 crédits supplémentaires. Face au coût des études et de la vie étudiante et à cette situation de mise devant le fait accompli, les étudiant·e·s se mobilisent avec le soutien de l’Union Syndicale Étudiante (USE).
La situation concerne les étudiant·e·s qui ont suivi un bachelier en haute école (type court) et maintenant inscrit·e·s en master de gestion de l’environnement à l’ULB. Contrairement à ce qui est indiqué dans le décret Paysage et sur le site de l’ULB, le jury de leur master leur avait d’abord communiqué qu’iels ne devraient valider que 20 crédits en plus de leur programme de 120 crédits. Or, à deux jours de la date limite de validation des programmes annuels d’étude (PAE), le 29 octobre, le jury a rétropédalé pour se mettre en conformité avec l’arrêté du 29 août 2018 modifiant une annexe du décret paysage. Ainsi, le jury leur a indiqué qu’iels devraient valider en fait 45 crédits supplémentaires, portant leur programme complet à 165 crédits. Ceci rend impossible de terminer le master en 2 ans, puisque le décret Paysage ne permet pas de valider plus de 75 crédits par an. C’est aussi une discrimination flagrante entre les étudiant·e·s sortant de hautes écoles et celleux sortant d’universités, puisque ces dernièr·e·s ont en général des programmes complémentaires de 5 crédits.
Ainsi, les étudiant·e·s sont mis·e·s devant le fait accompli de cette erreur dans le chef du jury : iels ne s’étaient pas préparé·e·s à devoir financer une troisième année d’université avec tous les coûts que cela incombe : minerval, logement, transports, alimentation, supports de cours, etc. De plus, vu la date tardive de communication, il leur fut impossible de se réorienter (la date limite étant également le 31 octobre). La seule solution proposée par le jury est de se désinscrire, et de se voir rembourser le minerval moins 50€ de frais administratifs. On comprendra aisément que les étudiant·e·s trouvent cette proposition indécente.
A cela s’ajoute le fait que les 45 crédits de cours supplémentaires ne suivent aucune logique : par exemple, le cours de biologie imposé au étudiant·e·s fait doublon avec celui de “connaissances scientifiques de base” et leur serait enseigné après avoir suivi le cours d’écologie (qui utilise des connaissances de biologie). En fait, le programme complémentaire a été élaboré dans l’urgence par le jury après avoir réalisé son erreur, sans prendre le temps de réfléchir plus avant à la pertinence des cours imposés. Le refus de la faculté de prolonger la date limite de validation des PAE n’aura pas facilité cette démarche. De plus, la plupart des cours du premier quadrimestre sont donnés en horaire décalé, alors même que le master est annoncé comme étant donné en cours du jour. Cela pose des problèmes évidents d’organisation et de transport pour les étudiant·e·s non-bruxellois·es.
Les étudiant·e·s, conscient·e·s des contraintes légales qui pèsent sur le jury, sont néanmoins victimes de son erreur et n’entendent pas se laisser faire. Soutenu·e·s par l’Union Syndicale Étudiante, iels revendiquent :
- d’appliquer le même traitement aux étudiant·e·s diplômé·e·s d’une haute école qu’à celleux diplômé·e·s d’une université ;
- une plus grande flexibilité dans la constitution des PAE. Espérant mettre à profit ce programme allongé de 165 crédits, les étudiant·e·s veulent pouvoir choisir les cours qui les intéressent le plus et qui correspondent mieux à leur situation actuelle ;
- une réduction du minerval pour la troisième année, imposée aux étudiant·e·s. En effet, cette dernière pourrait n’être consacrée qu’au stage et au mémoire et pourrait donc ne s’étaler que sur le premier quadrimestre. Les étudiant·e·s refusent de faire payer un minerval entier pour effectuer du travail gratuit pendant leur stage et leur recherche ;
- à l’avenir, une communication plus rapide et plus transparente de la part du jury du master en gestion de l’environnement.
Après une réunion avec le jury lundi, une lettre a été envoyée ce mercredi au vice-recteur aux affaires étudiantes de l’ULB. L’Union Syndicale Étudiante soutient les étudiant.e.s en gestion de l’environnement dans leur combat et appelle toustes les autres étudiant·e·s dans des situations similaires à se manifester en leur écrivant : info@use.be.