La grève à l'université pour le droit d'étudier

L’Union Syndicale Étudiante de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) tient à répondre aux accusations du Cercle des Étudiants Libéraux (CEL) à l’encontre des étudiants et travailleurs grévistes de l’ULB qui porteraient atteinte au droit d’étudier.

Tout d’abord, nous remettons en cause le fait que les grévistes menacent le droit d’étudier par leurs actions, alors que les véritables responsables sont les différents gouvernements et leurs mesures de restriction budgétaire. Il est totalement hypocrite de la part du CEL de se présenter en porte-parole légitime des étudiants alors que ses positions attaquent frontalement les fondements de notre enseignement. Par exemple, il se prononce pour les Partenariats Public-Privé (PPP) qui ruinent l’enseignement supérieur depuis des années. Il fait également l’apologie du financement par des fonds privés qui détruisent l’indépendance de la recherche et promeut l’immixtion des patrons dans la rédaction des programmes. Monter au créneau quand quelques dizaines d’étudiants ne peuvent pas assister à leurs cours une fois dans l’année, c’est bien. Le faire quand seule une minorité de privilégiés de la population parvient à accéder à l’enseignement supérieur en Belgique, l’un des plus inégalitaires selon l’OCDE, c’est à vomir. Les inégalités vont en se renforçant avec l’augmentation des mesures d’austérité, mesures que le CEL soutient et appelle de ses vœux.

Les étudiants libéraux se plaignent dans leur communiqué que les autorités aient choisi de fermer les bibliothèques universitaires à cause de la grève. Or ce n’est pas le cas et, même si le CEL semble l’ignorer, celles-ci fonctionnent grâce à des travailleurs qui ont le droit de se mettre en grève. Nous savons que les libéraux voudraient remettre en cause ce droit fondamental, cependant, il s’agit d’une mesure bien peu libérale puisqu’elle interdit à celui qui travaille, qui donne de lui-même pour la société, de démontrer à ses concitoyens que sans sa contribution le grand mécanisme de l’économie se bloque.

Nous tenons aussi à souligner l’importance des piquets de grève bloquants. La décision de quelques professeurs de maintenir leur cours malgré l’impossibilité pour une majorité des étudiants de se rendre à l’université pénalise ceux qui habitent loin. Qu’on soutienne la grève ou non, il est injuste que les étudiants aient à payer pour les décisions des professeurs alors que déplacer un cours n’est qu’une question de volonté de leur part.

Le droit à l’éducation n’était pas en grève, chers libéraux, le droit à l’éducation en Belgique est un mythe ; mythe que vous entretenez alors que, chaque fois que les gouvernements, de droite ou de gauche, prennent des mesures qui réduisent la qualité de l’enseignement, vous applaudissez à vous en faire saigner les mains. Par contre, chers libéraux, ceux qui font l’éducation, des professeurs, des chercheurs, des travailleurs et des étudiants étaient en grève pour défendre l’égalité face à l’enseignement, l’égalité face aux examens et aux évaluations, l’égalité qui devrait être à la base de toute société : celle de tout un chacun à recevoir, si elle ou il le désire, une formation universitaire. Le droit à l’éducation dans notre pays, c’est nous qui le défendons et qui nous battons pour lui.