Les représentants étudiants muselés

Les représentants étudiants muselés

Communiqué de presse commun entre l'Union syndicale étudiante (USE) et Comac-ULB, le mouvement de jeunes du PTB.

Ce lundi 20 janvier, contre l'avis des représentants étudiants, de nouvelles mesures ont été votées lors de la 1ère Assemblée plénière de l'ULB. Elles obligent les représentants étudiants à être « loyaux » envers l'université et à « exercer leur liberté d'expression de manière mesurée ». Comac-ULB et l’Union syndicale étudiante (USE) s'inquiètent de cette nouvelle mesure restreignant le libre-examen et la représentation de leurs intérêts.

Un tout nouveau chapitre a été rajouté au Règlement d'ordre intérieur des organes de direction de l'université, assorti d'une toute nouvelle « charte de l'administrateur ». Ces mesures sont une concrétisation supplémentaire de la récente réforme gouvernance, (pour rappel, votée en octobre passé en dehors de l'enceinte universitaire et sous surveillance policière). Celle-ci promettait notamment un « renforcement des fonctions exécutives » des organes de direction de l'ULB.

Les représentants étudiants devront ainsi « exercer de manière loyale et mesurée leur liberté d'expression au sujet des affaires non confidentielles traitées au sein de l'organe [...] dans le respect de la décision collégiale. »
Nous considérons que la loyauté envers une institution est tout à fait contraire à l'esprit libre-exaministe. La collégialité évoquée dans cette charte est très éloignée de la réalité des organes de direction de l'université étant donné que les représentants étudiants sont en minorité au sein de ceux-ci. Ils doivent pouvoir garder le droit de critiquer les décisions qui y sont prises si ils l'estiment nécessaire.

Nos organisations rappellent que le libre-examen postule le rejet de l'argument d'autorité et le refus de se soumettre à quoi que ce soit. Or, dans un organe de direction où les représentants étudiants (tout comme, par ailleurs, ceux des travailleurs et des assistants/chercheurs) sont minoritaires, ils seront amenés à ne plus pouvoir critiquer des décisions prises contre leur volonté et donc, in fine, de s'y soumettre sans rien dire.

L'ULB s'éloigne ainsi de plus en plus d'un processus démocratique qui viserait à inclure aux maximum l'ensemble des acteurs de la communauté universitaire.

Cette charte va par ailleurs à l'encontre du décret participation adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2012. Celui-ci stipule que les représentants des étudiants ont notamment pour missions de représenter les étudiants, de défendre et promouvoir leurs intérêts, de susciter la participation active des étudiants pour qu'ils jouent leur rôle de citoyens au sein de la société et de leur établissement et enfin d' assurer la circulation de l'information entre autorités et étudiants. La loyauté, le respect de la collégialité (sic) et la limitation de la liberté d'expression exigée dans la charte vont clairement à l'encontre de ce décret.

Comac et l'USE déplorent également le passage en force des autorités qui ont fait voter ces mesures contre l'avis des représentants étudiants.