Mesures prises par l’ULB face au COVID-19 : impossible de remplacer les cours par des cours en ligne, il faut enlever de la matière !

Mesures prises par l’ULB face au COVID-19 : impossible de remplacer les cours par des cours en ligne, il faut enlever de la matière !
Suite aux mesures prises par l’ULB pour tenter de ralentir la propagation du COVID-19, les sections ULB de l’Union Syndicale Étudiante (membre des Jeunes FGTB) et de la CGSP Enseignement Recherche revendiquent conjointement l’annulation complète des cours et travaux pratiques, avec pour conséquence une réduction de la matière à voir au prorata  du nombre de semaines non dispensées.

Jeudi 12 mars, les autorités de l’ULB ont décidé de suspendre “les cours nécessitant une présence en auditoire” et de les remplacer par “de l’enseignement à distance au moyen des outils virtuels”. Cette mesure doit être également appliquée aux séances de travaux pratiques (à présence obligatoire), lesquelles sont annulées s’il n’est pas possible de les organiser en ligne. Il est cependant laissé une certaine liberté aux enseignant·e·s pour adapter les modalités de leurs cours et de leurs évaluations.

L’USE et la CGSP-ER saluent le fait d’avoir initié une réflexion autour de l'annulation et du report des cours. Cependant, nous sommes consterné·e·s par la solution prônée, à savoir l’enseignement à distance. Celui-ci pose en effet toute une série de problèmes qui ne semblent pas avoir été pris en compte par les autorités de l’ULB, à savoir : une surcharge de travail pour les enseignant·e·s, des inégalités entre étudiant·e·s et une baisse de qualité des cours ainsi donnés. Dans les conditions actuelles, il est illusoire de vouloir continuer à mener les activités d’enseignement de l’ULB comme de normale, ou même en les déplaçant sur des plateformes en ligne.

Surcharges et manque de formation sur les outils techniques pour les enseignant·e·s

Tout d’abord, il semble que l’ULB surestime la formation des enseignant·e·s aux outils numériques et sous-estime la surcharge de travail que représente l’enseignement à distance, a fortiori lorsqu’il faut mettre ces mesures en place dans un laps de temps si court. Se familiariser avec les outils de captation vidéo et/ou audio, ainsi que de mise en ligne, ou utiliser ces outils, n’est pas faisable ou accessible rapidement pour tout le monde. Une série de difficultés techniques, indépendantes de la volonté des enseignant·e·s, pourrait être rencontrée également. Par ailleurs, il est attendu des enseignant·e·s qu’ils/elles produisent ce matériel en un laps de temps très court.

Surcharge et manque d’encadrement pour les étudiant·e·s

Ensuite, il est particulièrement préoccupant que l’ULB n’ait pas pris en compte les inégalités entre les étudiant·e·s, autant en termes d’accès à internet et de lieux de travail calmes et isolés. Les salles mises à disposition par l’ULB ne sont pas en capacité suffisante pour accueillir tou·te·s les étudiant·e·s qui en auraient besoin. De plus, la qualité des cours à distance est inférieure à celle d’un cours en auditoire - d’abord par le simple fait de ne pas pouvoir échanger en face à face entre étudiant·e·s et enseignant·e·s. Seul·e·s face à la matière, les étudiant·e·s déjà en difficulté seront particulièrement pénalisé·e·s. Cette baisse de la qualité ne doit pas être reportée sur les étudiant·e·s et/ou les assistant·e·s, pour qui cela va présenter, à nouveau, des surcharges de travail importantes.

Enfin, nous attirons l’attention sur les situations particulières des stages. Les étudiant·e·s ne doivent pas être pénalisé·e·s de par l’annulation de certaines activités, par exemple en ne validant par leurs crédits ou en devant compenser les heures manquées pendant l’été.

Nous demandons donc aux autorités et aux enseignant·e·s de l’ULB de :

  • annuler toutes les activités d’enseignement (cours en auditoire, travaux pratiques, exercices et laboratoires), y compris en ligne, pendant la durée nécessaire ;
  • réduire la matière à étudier pour les évaluations au prorata du nombre de semaines non dispensées ;
  • exclure toute pénalité, notamment en termes de nombre de crédits, pour les étudiant·e·s qui n’auraient pas pu suivre les stages ou leurs cours s’ils ne sont pas annulés.
Si vous êtes étudiant·e et que vous rencontrez des problèmes suite à ces annulations ou reports de cours, n'hésitez pas à nous contacter : permanences@use.be.