Le Grand Hall de l'ULB décrété Zone A Démarbrer

Le Grand Hall de l'ULB décrété Zone A Démarbrer

50 ans après mai 68, l'USE a appelé à une assemblée libre des étudiant·e·s dans la salle des marbres du bâtiment A. Cette assemblée occupe les lieux depuis ce mardi 8 mai et a déclaré l'université "Zone A Démarbrer". Appel de l'USE et 1er communiqué de l'assemblée.

Appel de l'USE du 8 mai 2018

L'ULB commémore Mai 68 en grandes pompes. Pourtant, entre la réforme de la gouvernance de 2013 qui attaque la démocratie universitaire, la hausse du minerval des étudiant·e·s hors UE en 2017, la course permanente au ranking et la précarisation croissante des étudiant·e·s, nous nous interrogeons : que reste-t-il de l'esprit de mai 68 dans notre ​ alma mater ​ ?

En effet, 50 ans après Mai 68, nous faisons le bilan et il est loin d'être glorieux: une démocratie étudiante réduite, un sous financement chronique, une université toujours plus sélective, des travailleurs épuisés, un manque de locaux et d'encadrement pédagogique. Nous constatons que l'Université Libre de Bruxelles tend vers une politique de gestion et de sélection néolibérales et ne mérite en rien de se proclamer "ULB engagée".

Inspiré·e·s par cinquante ans de lutte, nous voulons ré-ouvrir le champ des possibles et oser réfléchir à une autre université : celle qui offrirait un enseignement public, gratuit, critique et populaire. Nous rappelons que l'université est un lieu de luttes et que celles-ci peuvent notamment se gagner par l'action directe. Nous nous inscrivons en soutien avec nos camarades français·e·s en lutte contre la sélection.

Dès lors, l’Union syndicale étudiante appelle à une assemblée générale étudiante dès ce soir au grand hall de la bibliothèque pour établir le mode de fonctionnement de l'occupation et ses revendications à court terme.

Les revendications de la 1ère assemblée

L'assemblée occupe désormais les lieux jusqu’à nouvel ordre et décrète l’université Zone A Démarbrer. Repenser l’institution universitaire, ouvrir ses portes à toutes et tous, la rattacher aux luttes sociales et y imposer une pratique démocratique sont autant de façons d’élargir le champ des possibles.

Nous avons décidé de laisser la salle accessible aux étudiant·e·s qui souhaitent y étudier tout en y organisant une assemblée quotidienne de midi à 14h. En soirée, la salle devient un lieu de rencontres, de formations et de discussions.

L’enseignement, secondaire comme supérieur, souffre d’un sous-financement chronique et a besoin d’être refinancé à la hauteur de ses besoins. Que ce soit à l’université ou en haute-école, la démocratie interne de nos établissements doit être radicalement redéfinie. Pour permettre une véritable vie étudiante, nous revendiquons le droit à disposer de lieux de vie politique sur les campus ainsi que d’un temps libre à midi pour toutes les facultés. De même, à l’heure où le contrat d’exploitation avec Sodexo touche à sa fin et où les autorités veulent abandonner les restaurants universitaires à la libre concurrence, nous exigeons la réintégration des cantines, et des repas sains et accessibles pour tou·te·s.

Nous affirmons notre solidarité avec le mouvement social en France et plus largement avec les peuples en lutte de par le monde. Nous sommes tou·te·s confronté·e·s au même système capitaliste, impérialiste et patriarcal, c’est pourquoi il nous semble nécessaire de faire converger les luttes, autant sociales qu’environnementales. Parler et construire des solidarités avec les grévistes de Mestdagh, avec les travailleur.euses d’ISS, avec le mouvement MÉTAL, le mouvement Kurde et celui des sans-papiers, avec les revendications des squatteurs et avec la lutte des personnes LGBT+ est ainsi une première étape à franchir.