Une campagne européenne pour l’égalité des droits
Bruxelles, Lausanne, Paris, le 7 décembre 2016
Partout les étrangers/ères subissent l’assaut de politiques qui leur assignent des statuts et des conditions de vie, d’études et de travail différents des « indigènes ». Les étudiant-e-s en font particulièrement les frais dans toute l’Europe : permis de séjours limités, frais de scolarité plus élevés, restrictions en matière de travail salarié, menace permanente sur leur avenir.
En Belgique, les étudiant-e-s mènent une lutte contre les minervals (frais de scolarité) différenciés selon le pays d’origine, en vigueur dans certaines universités. En Suisse, le permis de séjour prend fin trois mois après la fin des études et les taxes d’études différenciées en fonction de l’origine des étudiant-e-s sont monnaie courante, avec des écarts qui tendent à se renforcer. En France, l'État ne respecte pas ses propres promesses quant à la délivrance de permis de séjour et préfère incarcérer les étudiant-e-s qui n'en ont pas en Centre de Rétention Administrative. Il faut par tous les moyens faire cesser la pression sur certains groupes de population, et avancer vers une politique égalitariste et solidaire.
La division des étudiant-e-s et plus généralement des travailleurs/euses en différentes catégories inégales et poussées à la concurrence fait l’objet d’une politique de construction du marché du travail et de la formation : l’horizon en est la pressurisation d’une partie considérable et grandissante de la population. Ces catégories infériorisées, discriminées servent de laboratoire aux politiques de déshumanisation et de précarisation sociale.
Le combat pour l’égalité des droits entre toutes et tous est essentiel dans la lutte pour la défense et l’amélioration de nos conditions de vie, d’études et de travail. Nous défendons une uniformisation vers le haut des droits des étudiant-e-s en Europe et la liberté de circulation et d’établissement sans discrimination.
De façon plus large, nous faisons le constat d’un résultat révoltant en ce qui concerne les accords Dublin et les politiques européennes austéritaires et migratoires en général. Face à la fragilisation et à la division, il y a nécessité de construire un front uni et solidaire afin de lutter pour des politiques de protection des étudiant-e-s et des travailleurs/euses, tant étrangers/ères qu’indigènes.
Les syndicats réunis dans le secteur étudiant du Réseau européen des syndicats alternatifs et de base, lancent aujourd’hui leur campagne par le biais d’une affiche qui sera diffusée dans l’ensemble des établissements de notre réseau. L’union de nos syndicats dans un tel réseau européen répond également à cette nécessité de solidarité et d’internationalisme que nous portons à travers cette campagne.