[Dossier] Lutte étudiante à la HEFF : retour sur 8 mois de soutien syndical de l’USE

[Dossier] Lutte étudiante à la HEFF : retour sur 8 mois de soutien syndical de l’USE

Les étudiant·e·s en soins infirmiers et sages-femmes de la Haute École Francisco Ferrer ont mené une lutte intense pour de meilleures conditions d’étude, face à une direction intransigeante, avec l’aide de l’USE pour les soutenir.

« On veut un blocus ! »

Tout a commencé au mois de mai 2017, avec l’annonce de la direction du site de Brugmann de la HEFF (catégorie paramédicale) qu’il n’y aurait pas de semaine de blocus pour les 1ère année en soins infirmiers et sages-femmes. Après avoir contacté – sans succès – la FEF, l’Unécof, ainsi que leurs propres représentants étudiants, les étudiant·e·s se sont mobilisé·e·s seul·e·s en manifestant le 11 mai devant leur école. L’événement a été relayé par la presse ; la direction réagit en retour par intimidation en passant dans les différentes classes, et en menaçant les étudiant·e·s de restreindre leur accès aux stages.
L’USE a été sollicitée via son Entraide sociale, et nous avons dénoncé ces pratiques à la presse. Effet escompté : la direction a été forcée de se prononcer sur ses agissements arbitraires, et n’osa plus se comporter de manière aussi autoritaire. Mais c’est également en réponse à notre communiqué qu’un nouvel acteur – ayant brillé par son absence jusqu’à présent – arriva sur la scène : le CEA, Conseil étudiant administrateur. Affilié à l’Unécof, il exprima son soutien entier à la direction. Ce n’est pas la première fois que l’USE fait face à des «représentant·e·s », issu·e·s de bureaux ou conseils étudiants, qui s’opposent aux revendications et mobilisations étudiantes naissant en dehors de leur emprise, des rapports de cogestion et des méandres de la bureaucratie représentative étudiante.

C'est dans ce genre de situations que nous sommes fiers/ères de le revendiquer, nous ne sommes pas une ORC (Organisation représentative communautaire, comme la FEF ou l'Unécof) mais bien un syndicat ! Comme l’a affirmé l’un de nos camarades :
« La liberté syndicale ne s’arrête pas là où commence la reconnaissance étatique des syndicats ». Et c'est bien une bataille idéologique à laquelle l’USE fait face quand elle défend le droit des étudiant·e·s à s’organiser dans des syndicats autonomes, contre le modèle de la cogestion, et pour une solidarité concrète entre étudiant·e·s à des échelles locales.
Néanmoins, les étudiant·e·s fortement découragé·e·s, mais surtout déçu·e·s et choqué·e·s par les propos de leur direction et leurs représentant·e·s du CEA, ont décidé de boycotter les cours qui remplaçaient la semaine de blocus, afin de préparer au mieux leurs examens. Ils/elles ne seront finalement pas interrogé·e·s sur la matière enseignée cette semaine-là, faute de participation en classe. Les résultats de 1ère session furent néanmoins catastrophiques, tout comme ceux de la 2de session.

Une sélection des étudiant·e·s à travers l’accès aux stages…

Alors que l’USE continuait à enquêter sur les pratiques de la HEFF dans l’organisation du cursus en soins infirmiers, en rencontrant toujours plus d’étudiant·e·s lésé·e·s, nous nous sommes rendu compte qu’une logique de sélection des étudiant·e·s en 1ère année du Bachelier en Soins infirmiers (BSI) avait été mise en place durant l’année académique 2016-2017. Elle concernait notamment l’accès aux stages de 1ère et 2ème année, indispensables à la réussite et la poursuite cohérente du cursus pour accéder au métier d’infirmier/ère. Le secteur est pourtant en pénurie dans les hôpitaux en Belgique, cette sélection ne fait donc qu’affaiblir encore plus nos services de santé.

En 2016-2017, la 1ère année en BSI a connu une augmentation du nombre d’étudiant·e·s de l’ordre de 50%. Le nombre de minervals et de subsides de la Communauté française reçus par la HEFF avait donc augmenté en conséquence. Seulement, au lieu d’engager plus de moyens pour accueillir et former ces nouveaux/elles étudiant·e·s, la direction a modifié le contrat didactique d’un cours particulièrement important dans le cursus : les « activités d’intégration professionnelle 1 » [1].
En effet, c’est ce cours qui englobe les évaluations préparatoires au stage de 1ère année (compris dans l’AIP1), indispensables pour accéder aux stages de 2ème année. Pourtant, un contrat didactique ne peut être modifié qu’en début d’année. Or, nous avons la preuve que le contrat de l’UE.27 AIP1 a été modifié en décembre 2016 ! Les étudiant·e·s ont le droit de connaître exactement leur programme et les modalités d’évaluation de chaque cours, dès le début de leur année académique (cf. article 77 du Décret Paysage).

Analysons les effets de ces évaluations permettant l’accès aux stages, très importants pour motiver l’étudiant·e à poursuivre son cursus. Dès lors qu’on ne valide pas les AIP1 (valant 12 ECTS), on ne peut pas accéder aux stages de l’année suivante, ou pire encore, à l’ensemble des cours de la 2ème année, puisqu’on a l’obligation de réussir 45 ECTS sur les 48 restant de la 1ère année (60 ECTS au total). Et même si l’étudiant·e réussit à valider ses cours de 1ère, il/elle n’aura pas accès aux stages de 2ème s’il n’a pas validé ses AIP1. Ces activités d’apprentissage ont donc une importance centrale dans le cursus des soins infirmiers : tout échec de leurs évaluations préparatoires verrouille la progression des étudiant·e·s vers les stages et la suite de leur bachelier.
L’injustice va encore plus loin. La fameuse modification du contrat didactique des AIP1 a justement ajouté des évaluations préparatoires supplémentaires qui conditionnent l’accès aux stages… dès la 1ère année ! Les étudiants·e·s devaient donc réussir ces évaluations (ajoutées en plein milieu d’année), dans le cadre de la validation des activités d’intégration pour avoir accès au stage ce ces mêmes AIP1. L’effet n’a pas tardé à se faire sentir : 74 étudiant·e·s sur 159 ont été qualifié·e·s de « non-admis » en février 2017 pour les stages de 1ère année en avril. Le taux d’échec dépassait les 50%.

Face à ce constat, la direction se justifiait de deux manières. Tout d’abord, que l’exposition des évaluations préparatoires avait été faite en séance de rentrée par les professeur·e·s titulaires, et qu’on pouvait trouver les informations sur la plateforme I-Campus (dont tou·te·s les étudiant·e·s n’ont pas le code d’accès), ainsi que sur les valves murales dans l’enceinte de l’école. Ensuite, que l’intégration de ces évaluations était nécessaire pour s’assurer des compétences requises des étudiant·e·s et de leur capacité à prodiguer des soins à de véritables patient·e·s lors du stage (qui n’est pas un stage d’observation) ; les étudiant·e·s n’ayant travaillé en classe que sur des mannequins.
Bien que le deuxième argument soit compréhensible, les failles communicationnelles dans l’organisation des études le sont beaucoup moins. L’unique preuve écrite de la modification du contrat didactique a été affichée aux valves… en mars 2017 (!), donc après le déroulement des évaluations préparatoires pour l’accès au stage de 1ère année. Quelles que soient les explications de la direction, les résultats des délibérations de 1ère session furent un réel carnage, avec un record d’abandons en cours de cursus. La 2de session ne fut pas moins pire…

Un recours interne pour de nouvelles délibérations !

Un groupe important d’étudiant·e·s recalé·e·s, ou tout simplement choqué·e·s par ce système de sélection et donc solidaires de leurs camarades, n’ont pas voulu en rester là. Ils/elles veulent s’investir dans leur formation par intérêt pour le métier d’infirmier/ère ; c’est la direction de la HEFF qui les empêche de le faire dans de bonnes conditions. Celle-ci n’a jamais cherché à répondre ni aux nombreuses interpellations des étudiant·e·s, ni aux failles ayant mené au taux d’échec des étudiant·e·s de 1ère année BSI et à leur non-admission massive aux stages. L’USE ne pouvait pas accepter que ces méthodes d’évaluation injustes, liées à une réorganisation sauvage des cours, et cette volonté manifeste des autorités de maintenir le système de sélection, puissent perdurer.
C’est en concertation avec les étudiant·e·s, que nous les avons accompagné·e·s dans l’introduction d’un « recours collectif » en délibérations, à la suite des résultats de la 2de session. Nous avons présenté plus de 13 plaintes auprès du secrétariat du jury, dès le premier jour de l’année académique 2017-2018, à savoir le 15 septembre. Le même jour, un camarade était présent à la séance de rentrée et d’accueil des nouveaux/elles étudiant·e·s en soins infirmiers, pour jauger la « clarté » du corps professoral sur les évaluations préparatoires aux stages. Or, ces explications ont dû… être expressément demandées par notre camarade, les autorités ne les ayant pas jugées nécessaires.

Le recours demandait tout simplement une nouvelle délibération à effectuer dans les meilleurs délais, suite à la gestion chaotique de la direction. La contestation et les éléments soulevés par le recours concernaient surtout :

  • Les méthodes d’évaluation du cours AIP1 et leurs effets pervers;
  • Les irrégularités de modification du contrat didactique et la non-transmission aux étudiant·e·s des nouveaux critères d’admission aux stages de 1ère année;
  • La non-transmission des notes des évaluations préparatoires;
  • L’évaluation de certains cours, dans leur caractère de « prérequis ».

Les étudiant·e·s lésé·e·s avaient donc décidé d’accompagner les porteurs du recours pour appuyer leur démarche. Voyant le groupe grossir devant sa porte, le secrétaire du jury s’empressa d’aller chercher la directrice de la catégorie paramédicale, Mme Calloens (ce qui est loin d’être la procédure officielle). Elle déclara tout de suite dans les couloirs, après lecture du recours, qu’elle acceptait l’une des revendications étudiantes : l’annulation des prérequis de certains cours, empêchant l’accès aux cours de 2ème année à de nombreux/ses étudiant·e·s. Ces prérequis n’avaient pas été signalés dans les programmes en début d’année, et nous contestions donc leur évaluation dans ce sens. Cette annonce fut considérée comme une victoire par les étudiant·e·s ! Ils/elles avaient démontré qu’en s’organisant collectivement autour d’un problème commun, on pouvait obtenir gain de cause et faire céder l’administration.

Néanmoins, quelque temps plus tard, le jury restreint mobilisé à la suite du recours collectif informa les étudiant·e·s signataires de son refus de répondre à leurs revendications. Il niait qu’un vice de forme au règlement de la HEFF ait eu lieu, et qu’une politique de sélection tacite ait été mise en place par la direction ; rejetant ainsi l’entièreté de la faute sur les étudiant·e·s.
Ils/elles avaient finalement épuisé toutes les démarches classiques pour défendre leurs droits : refus du dialogue et des aménagements à mettre en place par la direction, rejet du recours collectif par le jury, absence des représentant·e·s étudiant·e·s du CEA… Mais une très bonne nouvelle était arrivée suite aux recours, car l’USE fut contactée par les étudiantes du Bachelier en Sages-femmes (BSF). Elles avaient connu des conditions d’étude et d’évaluation similaires au traitement subi par les étudiant·e·s en soins infirmiers. Dès lors, une nouvelle assemblée décisive allait bientôt se réunir.

Un jour de cours en moins, mais de meilleures conditions d’étude pour demain !

L’assemblée rassembla donc des étudiant·e·s en soins infirmiers et en sages-femmes. Il s’agissait surtout d’étudiant·e·s en 1ère année, souvent des bisseurs/euses, mais aussi des 2ème année qui n’avaient pas accès à leurs stages. Face à l’intransigeance et l’hypocrisie de la direction, une action de grève fut votée à l’unanimité. Leurs revendications :

  • Nouvelles délibérations pour l’année 2016-2017;
  • Arrêt de l’utilisation massive des prérequis bloquant le parcours des étudiant·e·s;
  • Arrêt de la sélection à travers l’accès aux stages;
  • Davantage de places de stage dans les hôpitaux ou maisons de repos;
  • Meilleures conditions d’études.

L’USE envoya une lettre de mise en demeure à la direction, lui énumérant toutes nos critiques vis-à-vis de leur sélection (qui ne dit pas son nom et qui s’opère à travers l’admission aux stages), les irrégularités dénoncées dans le recours collectif, la détérioration des conditions d’études et de réussite des étudiant·e·s (notamment avec la suppression du blocus), tout comme le manque d’écoute et le mépris exprimé envers leurs sollicitations. Nous demandions à la direction de trouver des solutions à ces problèmes, et d’arrêter la sélection des étudiant·e·s à travers l’accès aux stages.

Le lundi 9 octobre, les étudiant·e·s se sont mis en grève et l’entrée de l’école était bloquée dès 8H du matin. Des tracts ont été distribués à l’arrivée des étudiant·e·s, et des explications étaient faites pour les convaincre de se joindre à la grève. Résultat : après une nouvelle assemblée décisionnelle, toutes les revendications étaient adoptées et plus de 100 étudiant·e·s en soins infirmiers et sages-femmes avaient rejoint le mouvement. Dans la presse, les répercussions étaient encore plus importantes que lors du dernier rassemblement des étudiant·e·s en mai : la « grève des étudiant·e·s de la HEFF » était relayée dans tous les journaux.

La directrice, tentant d’organiser un départ groupé du piquet avec les étudiant·e·s qui « voulaient rentrer en classe » afin de passer par une autre entrée, a fini bien seule à y aller… D’ailleurs, la matière vue en classe n’a pas été validée, puisque non-transmise à l’ensemble des étudiant·e·s, et la grève finira par obtenir le report des cours. La grande majorité des étudiant·e·s avaient pris conscience de ce qui était en train d’arriver, et ils/elles n’ont pas brisé la décision démocratique et collective de ne pas aller en cours, jusqu’à ce que la direction entende leurs revendications.

La grève fut tellement efficace que dès 10H, on nous proposait des négociations avec la direction et les professeurs titulaires (BSI et BSF), en présence d’une délégation d’étudiant·e·s et d’un camarade de l’USE. Après de longues discussions, et le maintien du piquet à l’entrée de l’école, la direction prit toute une série d’engagements :

  • Meilleure communication sur les programmes (prérequis ou non, accès à la plateforme I-Campus sans mot de passe);
  • Meilleur encadrement pédagogique avec des tutorats collectifs;
  • Assurer une semaine de blocus avant la 1ère session.

Les négociations autour de nouvelles délibérations, ou sur comment modifier les programmes et faciliter l’accès aux stages, ont constitué un sujet beaucoup plus sensible. En effet, le corps professoral est toujours peu enclin à laisser des étudiant·e·s contester leur évaluation, ou pire, les délibérations. Néanmoins, un accord de principe fut trouvé sur la nécessité qu’il y ait plus de formation pour la préparation aux stages (avec donc une modification des programmes), et que les places de stage ne peuvent pas être un critère de sélection des étudiant·e·s. La directrice s’engagea à en parler au Collège de direction de l’ensemble de la HEFF (rassemblant les différentes catégories), car ces sujets ne pouvaient pas dépendre du seul Conseil de catégorie paramédicale.
Suite à ces négociations, la délégation étudiante sortit présenter le bilan des propositions de la direction, et la grève fut levée à 12H, à condition que le reste des revendications soient relayées au Collège de direction par Mme Calloens (dont nous avons un engagement écrit). Ce même Collège allait aussi se réunir le jour même. Une fois de plus, on démontrait qu’on obtient des victoires par la grève !

Rapport de force établi…

La grève a fait avancer les choses à la HEFF. Au-delà d'avoir porté les revendications et l'améliortion des conditions d’étude des étudiant·e·s, elle a également permis d'instaurer un rapport de force pesant sur les autorités de la HEFF, jusqu’aux responsables politiques et à l’administration de la Ville de Bruxelles pour l’instruction publique (la HEFF étant une école publique d’enseignement supérieur, son pouvoir organisateur est la commune).
L’action des étudiant·e·s de la HEFF a été soulevée au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où le ministre Jean-Claude Marcourt fut interpellé sur le sujet le 17 octobre dernier (par une députée MR!). Il s'est opposé à de nouvelles délibérations, justifiant le taux d’étudiant·e·s non-admis aux stages l’an dernier par le nombre d'abandons (ce qui est faux). Il n’y aurait donc aucun problème d’évaluation dans les écoles en soins infirmiers. Le ministre ne faisait que défendre la direction face à toute accusation de limitation volontaire de l’accès aux stages.

La grève avait entre-temps eut son effet, et les professeur·e·s ont annoncé aux étudiant·e·s de BSI qu’ils allaient changer les modalités d’évaluation des épreuves pratiques pour accéder aux stages. Pas encore de résultats en terme d’arrêt de la sélection des étudiant·e·s, mais les problèmes ont été pris en compte. La direction a néanmoins décidé de revenir sur ses engagements, en nous précisant qu’ils ne résoudraient ces enjeux qu’avec les seuls interlocuteurs étudiants « légitimes » : les membres du CEA.
Nous avons donc convoqué une réunion à la Ville de Bruxelles avec la direction de la HEFF, les responsables de l’instruction publique de la commune, et les membres du CEA. Il n’y avait que l’USE qui cherchait à défendre les étudiant·e·s et leurs revendications, là où la présidente du CEA n’a cherché qu’à saboter les discussions, défendant la direction… Ni groupe de travail, ni 3ème délibération pour les étudiant·e·s ne nous ont été accordés. Les autorités de la Ville de Bruxelles et de la HEFF ne voulaient tout simplement pas prendre leurs responsabilités. Les problématiques de l’enseignement seraient donc inexistantes, aucun recours n’aurait été introduit, et on nous a même affirmé que la plupart des étudiant·e·s étaient de toute façon incapables de réussir. Le directeur de l’instruction publique a même souhaité clôturer sur l'assertion: « l’échec c’est constructif pour les étudiant·e·s ». Nous lui avons signalé que cela n’était pas vraiment la vision de l’enseignement de Francisco Ferrer (pédagogue anarchiste et pour un enseignement égalitaire).

Nouveaux acquis et l’ombre de la grève étudiante à la HEFF

Étudier devrait être un épanouissement pour tou·te·s, sans avoir à se débattre à tout instant pour obtenir des conditions d’études décentes et faire respecter ses droits, que ce soit face à la direction, à l'administration, ou à son propre conseil étudiant. Pourtant, cette longue lutte à la HEFF a montré que c’est par l’action et la détermination qu’on peut sortir de l’enlisement, et que c’est par la force collective et la grève qu’on obtient et fait respecter ses droits. Ce mouvement de contestation a permis de dévoiler les problèmes structurels que rencontrent les étudiant·e·s, qu’il s’agisse de leurs conditions de réussite ou du droit d’accéder à leur formation.

Ce nouveau souffle a mis à mal la direction dans ses logiques d’organisation sauvage des programmes et d'évaluation discriminante, pratiques qui ne font que saboter le bon déroulement de la formation d’infirmiers/ères et de sages-femmes, empêchant la réussite du plus grand nombre (étudiant·e·s comme professeur·e·s). Ainsi, les risques d’échec dans les évaluations d’accès aux stages pour les étudiant·e·s de 1ère année 2017-2018 en soins infirmiers sont désormais l'objet d'une plus grande attention, voire source d'inquiétude, pour les professeur·e·s.
Seuls 43 des 143 étudiant·e·s n’ont pas été admis·e·s aux stages cette année, soit 30% contre 50% l’an dernier. En ce qui concerne les BSF, plusieurs cours ont vu leurs prérequis annulés, et un nouveau stage d’observation a été intégré. Les étudiant·e·s de la HEFF ont été nombreux·ses à remercier l’USE de son soutien dans leur combat pour plus de justice et de respect dans leur école.

L’USE n’a pas dit son dernier mot à la HEFF. Les étudiant·e·s savent désormais vers qui se tourner pour se défendre, et la nécessité de changer les attitudes de cette Haute école sera l'objet d'une vigilance accrue. Toute tentative de discriminer et de sélectionner les étudiant·e·s, pratiques indignes d’un enseignement qui se veut formateur pour les métiers de soins paramédicaux, sera systématiquement dénoncée et combattue.
Le syndicalisme étudiant autogestionnaire a une fois de plus démontré qu’il est le seul rempart contre la lâcheté de la cogestion étudiante, le corporatisme professoral et les pratiques autoritaires des directions et administrations. Nous leur opposons un syndicalisme de lutte et la solidarité étudiante, pour un véritable enseignement accessible à tou·te·s, critique et populaire !


  1. L’unité d’enseignement UE.27 AIP1. ↩︎